Par Amélie Beaulé
Le 10 mars dernier, le gouvernement de Legault a reçu le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur GNL Québec qui sera rendu public le 25 mars.
GNL en bref
GNL Québec est un projet d’exportation de gaz naturel liquéfié. Ce gaz-là serait exploité en Alberta par fracturation hydraulique, pratique générant du méthane, soit un gaz à effet de serre 84 fois plus puissant que le dioxyde de carbone, et serait transporté jusqu’au Québec par un gazoduc. Ensuite, il irait dans l’usine qui serait construite au Québec pour ensuite être exporté par méthanier, mettant ainsi en péril l’habitat d’espèces menacées, comme le béluga. Le gaz naturel est considéré, selon le gouvernement Legault, comme une énergie de transition, alors que, dans les faits, de l’extraction à la consommation, le projet GNL Québec générerait 50 millions de tonnes de dioxyde de carbone annuellement.
Un projet controversé
Ce projet suscite une forte réaction et la population semble divisée sur celui-ci. En effet, selon un sondage Léger, 46% des répondants ne veulent pas de ce projet controversé, tandis que 21% d’entre eux ne savent pas ce qu’ils en pensent ou s’abstiennent. Le dernier tiers des gens sondés y sont favorables. Cette division sur l’avis qu’ont les personnes sur GNL, penchant plus vers l’opposition, amène cette question : et si nous faisions un référendum pour savoir, ultimement, si la majorité des citoyens et citoyennes sont pour ou contre ce projet de liquéfaction et d’exportation de gaz naturel ?
Le Parti libéral du Québec s’y oppose, la Coalition avenir Québec hésite
Un référendum permettrait de prendre une décision en fonction de la volonté de la population. De plus, cela encouragerait les citoyens à s’informer sur GNL Québec et à participer activement à la vie démocratique. Après tout, « démocratie » signifie « le pouvoir du peuple », et c’est donc à la population de rendre le verdict final.
Cette semaine, le Parti libéral du Québec a d’ailleurs décidé de s’opposer au projet en évoquant notamment la faible acceptabilité sociale. Parmi les mémoires déposés au BAPE, 91% des organismes se positionnent contre. La CAQ, parti majoritaire à l’Assemblée nationale, est la seule à ne pas prendre position.
Or, la forte réaction du public ne voulant pas d’usine de liquéfaction de gaz naturel et de présence récurrente de méthaniers au Québec, réaction mise en lumière par les manifestations du 19 mars dernier, montre comment il serait délicat de la part du premier ministre François Legault d’accepter ce projet ou même d’hésiter à son sujet. Un référendum serait donc pertinent afin de prendre une décision allant dans la direction de la volonté populaire.
La transition verte pour l’avenir
En tant que mineure soucieuse de son avenir et angoissée d’encore voir cette volonté d’exploiter l’énergie fossile, j’ose espérer que GNL Québec ne passera pas étant donné la faible acceptabilité sociale. Contrairement à ce que dit le gouvernement, ce projet est polluant et fait reculer nos efforts pour le chemin vers la carboneutralité.
Le temps où nous envisagions l’avenir dans une vision à court terme, obnubilés par cette quête incessante de profit, doit être révolu. Il est désormais temps de faire du futur et de la transition verte un projet de société afin d’assurer un monde juste, inclusif et respectant la dignité humaine.
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