Les professeur.es du cégep se mobilisent pour des conditions d’apprentissage décentes pour les étudiant.es et un réseau collégial de qualité.
Par Nova Doyon, responsable à l’information et à la mobilisation au syndicat des professeur.es du cégep de Saint-Laurent.
Le 31 mars, cela fera un an que les employés du secteur public (santé et services sociaux, éducation, professionnels, soutien, etc.) sont sans convention collective.
Les actions de sensibilisation menées tout l’automne par les organisations syndicales pour faire comprendre l’urgence de la situation au gouvernement ne semblent pas suffisantes. Les syndicats ont donc convenu récemment d’augmenter considérablement les moyens de pression pour envoyer un message clair au gouvernement : nos demandes sont justes et permettent de répondre aux besoins criants des réseaux de la santé et de l’éducation, notamment. Nous entendons donc les défendre haut et fort sur la place publique.
Dans les prochains jours et les prochaines semaines, vous entendrez les professeur.es, parfois en compagnie des employé.es de soutien et des professionnel.les du cégep, faire du bruit devant le cégep ou dans les corridors, afficher leurs couleurs au cégep ou de manière virtuelle, perturber le fonctionnement de certaines activités et sans doute sortir dans la rue.
Alors que le gouvernement prétend que ses grandes priorités sont la santé et l’éducation, il demande encore et toujours aux travailleur.ses de ces secteurs d’en faire plus avec moins. En clair : il n’entend pas améliorer les conditions de travail de ces employé.es en réinvestissant notamment dans les services publics malmenés par les compressions et les restructurations des gouvernements précédents.
D’ailleurs, bien avant la fin de leurs conventions collectives, les syndicats avaient longuement réfléchi aux demandes qu’ils souhaitaient faire pour que les emplois dans le secteur public demeurent attractifs en offrant notamment des conditions de travail décentes et un salaire concurrentiel.
À la CSN, la grande centrale à laquelle notre syndicat de professeur.es appartient, nous avons voulu faire de ces négociations celles des bas salariés pour mettre fin à l’appauvrissement des employé.es en augmentant le salaire de ces derniers. En enseignement supérieur, nos demandes concernent surtout la stabilité et la sécurité d’emploi pour ces nombreux.ses enseignant.es qui demeurent précaires 10, 12, voire 15 ans et qui n’ont pas accès aux mêmes avantages que les professeur.es permanent.es.
Plus largement, nous souhaitons que le gouvernement investisse dans le réseau de l’éducation, et notamment dans les cégeps, pour assurer le maintien de la qualité de l’enseignement qui y est donné et qu’il reconnaisse pleinement l’appartenance des enseignant.es de cégep à l’enseignement supérieur en respectant notre autonomie professionnelle.
Cela fait plusieurs mois déjà que les grands syndicats discutent avec le gouvernement pour en arriver à une entente satisfaisante. Non seulement ses offres salariales sont-elles nettement insuffisantes, mais les personnes qu’il a mandatées pour négocier avec les grandes centrales n’ont pas de mandat pour en arriver à une entente. En somme, les négociations n’avancent tout simplement pas!
Nous en avons assez du mépris du gouvernement à l’endroit des travailleuses et des travailleurs des services publics. Nous lui demandons donc de donner un mandat clair à ses représentants afin que ceux-ci négocient de bonne foi.
Les employé.es des secteurs de la santé et des services sociaux, faisant partie des services essentiels, n’auront sans doute pas les coudées franches pour se mobiliser comme ils et elles le souhaitent étant donné l’état d’urgence sanitaire.
Nous sommes conscients, comme professeur.es, que nous avons une plus grande marge de manœuvre. Par solidarité avec nos camarades des secteurs de la santé, mais aussi par égard pour nos collègues les plus précaires et parce que nous voulons continuer d’exercer notre travail dans des conditions décentes pour donner un enseignement à la hauteur de nos capacités, nous avons convenu d’augmenter les moyens de pression, jusqu’à la grève, pour faire en sorte que les négociations débloquent.
La grève est le moyen ultime des employé.es du secteur public pour faire entendre la légitimité de leurs revendications auprès du gouvernement. Nous, les professeur.es, avons donc convenu de l’exercer, si nécessaire, et nous souhaitons que nos étudiant.es comprennent pourquoi nous le faisons. C’est aussi pour eux que nous nous battons afin de leur offrir des conditions d’apprentissage adéquates et assurer le maintien d’un réseau collégial fort.
Bandeau de la CSN pour interpeller le gouvernement et l’inciter à réinvestir dans les services publics.
Exemple de fond d’écran utilisé par les professeur.es durant des réunions virtuelles avec la direction.
Action de visibilité conjointe du syndicat des professeur.es et du syndicat des employé.es de soutien du cégep de St-Laurent, 3 mars 2021
Action de mobilisation du SPCSL « Sans mandat, on n’avance pas! » – 9 mars 2021
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